Ski de randonnée dans le Safiental – 21 au 26 mars 2021

Le programme de la section indiquait «Ski de randonnée dans la Silvretta». Comme pour un certain nombre d’autres projets, le COVID en a décidé autrement. Mais les méchantes petites bêtes n’étaient pas une raison suffisante pour rester confinés dans nos pénates. Comme dit la chanson : «que la vie grand air-r-r-r, fortifie la jeunesse-s-s-s, lui redonne la santé-q-r-s-t».

Nous avons donc opté pour le Safiental. Vous souvenez-vous du bel article paru dans le no 1 des «Alpes» de 2015 ? Il attendait son heure dans un coin de ma tête. Bien m’en a pris de le ressortir.

Dimanche, départ de Porrentruy à 09 :10 (presque au milieu de la journée!). François et Jean-Charles, les genevois réguliers de nos sorties, nous rejoignent sur le quai à Zürich. Nous faisons aussi la connaissance d’Annick, une rando-stoppeuse du CAS Gruyère. Elle a vu notre programme sur Internet et m’a contacté. Vu son carnet de courses, elle avait largement une place parmi nous. L’avenir le confirmera plutôt deux fois qu’une. Mes amis, quelle efficacité et quelle style sur les skis ! A 14:18, nous arrivons à Turrahus. Le bus s’arrête devant l’hôtel. Si, si ! Nous avons réservé des places en dortoir, mais celui-ci est devenu bien exigu une fois rendu Covid-compatible. Qu’à cela ne tienne, le patron nous propose une chambre à 5 lits en complément – au prix du dortoir – pour que chacune et chacun puisse respecter les normes sanitaires. L’endroit est «heimelisch», l’ambiance «gemütlich», comme on dit là-bas. Autant dire que nous nous y sentons vite à l’aise.

Je n’énumère pas les lasagnes, l’émincé au curry, la chasse, la fondue ou les tranches de veau servis au souper, ni les pains et pâtisseries maison, vous ne me croiriez pas et, de toute façon, il vous en manquerait le fumet.

Lundi annoncé gris et gris dans les faits. Nous nous mettons en route vers le Tomülgrat (2738 m). Comme attendu, la visibilité baisse au fur et à mesure que nous montons. Vers 2400 m, un petit vent malin s’en mêle, nous amène à baisser pavillon et retourner au chaud. Nous le faisons d’autant plus volontiers que deux d’entre nous randonnent avec des peaux en silicone de deux ans … qui n’adhèrent plus ! Avis aux amateurs de nouveautés: la première saison, c’est parfait, ensuite ce l’est encore si vous achetez de nouvelles peaux. A l’abri et au chaud, les joueurs de cartes se mettent tout de suite aux affaires.

Mardi matin, ciel d’azur et neige de rêve. Les peaux réticentes le sont un peu moins après un bon bain savonneux. Le moral des troupes est aussi haut que la pression barométrique. Le Piz Tomül (2946 m) s’atteint par une montée régulière puis en longeant une longue arête, cheminement élégant mais qui, à mon avis, mérite plus que le «facile» dont le gratifie le topo. Et la redescente est aussi inoubliable que prévu. De la poudre de bout en bout. La dernière partie du parcours s’effectue l’oeil bien rivé au paysage. La région compte plusieurs zone de tranquillité pour la faune … et un garde-faune, fort sympathique, mais qui n’hésite pas à faire passer les contrevenants à la caisse.

Mercredi matin, ciel d’azur. Nous avons eu un tel ski la veille que nous sommes prêts à redescendre dans une neige un peu plus lourde. Au sommet du Tällihorhn (2855 m), un groupe du CAS Moutier. L’occasion de raconter quelques histoires avant de regarder vers le bas. Et la neige est aussi légère que la veille, de bout en bout.

Jeudi matin, ciel d’azur encore. Une équipée d’une bonne heure en fond de vallée avant de partir dans les pentes, de contourner un avant-sommet et de découvrir, vous connaissez l’histoire, que le but se trouve à une bonne heure de spatules. Qu’à cela ne tienne, le groupe progresse dans la bonne humeur et nous voilà à la Bärahora (2929 m). Et rebelote au retour, la neige se laisse skier comme si elle venait de tomber jusqu’au moment où nous rejoignons la piste de ski de fond. Le dernier kilomètre se transforme en défit pour les fondeurs qui ont allongé leurs bâtons et s’en donnent à coeur-joie.

Vendredi matin, ciel d’azur toujours. Une dernière montée et c’est pour atteindre le sommet du Tomülgrat (2738 m) qui s’est refusé à nous lundi. Belle montée, toute en endurance, sans forcer, histoire de nous imbiber une dernière fois de ces paysages et horizons à couper le souffle. Quatrième jour de soleil et la neige est poudreuse jusqu’à 100 m de l’arrivée dans la vallée !

fbt

Que dire encore ? Quelques mots au sujet de la gentillesse et de la disponibilité des tenanciers, notre admiration pour ce couple plein d’allant – elle, 83 ans, lui 81 – avec qui nous avons partagé une ascension, merci à Carlos et François pour leur lecture attentive du GPS, merci à Jean-Charles pour les champs de poudre qu’il nous à trouvés lors des descentes, merci à tous pour cette semaine d’amitié dans la bonne humeur.

Dominique