Samedi 10 juillet / Wiriehorn
Météo idéale et prometteuse au départ de Porrentruy ce samedi. Rapide contrôle : José, Arsène, Corinne, Frédérique, Sandrine et moi, tout le monde est là. Départ pour le Diemtigtal, vallée latérale du Simmental et parc naturel dont le nom traduit du patois local signifie : « Pays des hommes au large cou où rien n’est plat ».
C’est à Oey qu’Agnès, notre cheffe de course, nous a donné rendez-vous dans le déjà connu Gasthof Hirschen . Narcisse, Pauline et Cristel arrivent à leur tour. Groupe complet !
Déplacement en voiture jusqu’à Riedli où nous débutons cette première journée en prenant un peu de hauteur grâce au télésiège qui nous propulse jusqu’à Nüegg à 1420m. La randonnée peut commencer. Premiers hectomètres pour faire connaissance et trouver le rythme de marche du groupe. Mais puisqu’ici rien n’est plat, le silence revient dès la première montée. Météo magnifique, température idéale, paysages de carte postale, vaches à cloches, fleurs à profusion, tout y est ! Vive les vacances et oubliées les grisailles jurassiennes de ce début de juillet.
Après une première pause et quelques adaptations vestimentaires, le chemin blanc nous amène à Wirie (1857m). A partir de là, place aux sentiers de montagne. Quelques lacets au milieu d’un tapis de fleurs et nous cheminons le long de l’arrête pour atteindre le sommet du Wiriehorn à 2304m.
Repas de midi devant un panorama magnifique fait de « …horn » et de « …grat » encore inconnus. Au Sud « les bernoises » à l’Ouest la silhouette si reconnaissable des Gastlosen et même au Nord-est un petit bout du lac de Thoune. Contemplation, discussions, digestion.
Retour sur nos pas pour la première partie de la descente puis nous continuons vers le Sud pour contourner notre sommet du jour. Après une descente régulière dans les alpages nous voici attablés au restaurant Alp Schwartzenberg dont les meringues à la crème ventées par Agnès tiennent leurs promesses. Réhydratés et rassasiés, un Twint et ça repart ! A la station supérieure du télésiège, il n’est pas nécessaire de beaucoup débattre pour choisir l’option trottinettes pour la descente. Casques ajustés, freins testés, nous voilà prêts à nous laisser rouler sans effort et avec bonheur vers notre point de départ du matin.
Pour une première journée, quelle réussite !
Il nous reste à rejoindre notre camp de base du week-end au Gasthof Rothbad situé dans le village d’adoption d’Agnès. Très belle « Überraschung » que ce lieu typique, sympathique et hors du temps qui nous est presque entièrement réservé. Repas mijoté, petit verre de rouge (un), des éclats de rire et déjà l’appel du lit. Vivement demain !
Xavier
Dimanche 11 juillet 2021 – Männliflue 2652 m
Pour ce deuxième jour, Agnès nous propose le Männliflue, le plus haut sommet du Diemtigtal.
Nous partons de Fieldrich 1360 m. Là, une fromagerie et une ferme isolée où vit une famille avec de jeunes enfants. L’habitat est très épars au Diemtigtal. La façade de cette ferme est très belle, typique, avec ses petites fenêtres, ses fleurs et ses boilles à lait, le tout sous un immense toit. Nous repérons déjà les frigos devant la ferme, en pensant au retour et à l’heure du goûter!
Au début de la randonnée, peu de dénivelé, ce qui permet de discuter. Nous sommes enchanté-e-s de découvrir ces vastes paysages vallonnés, les prairies, les forêts. Nous longeons et traversons également plusieurs fois des ruisseaux. Après 600 m de dénivelé, nous faisons une petite pause à Oberberg. Il reste encore deux bonnes heures pour atteindre le sommet.
On est à peu près à mi-parcours et la difficulté s’accentue. La dernière montée sera un peu plus physique, même raide à la fin… L’intensité de l’effort se fait ressentir, on termine en silence. Le groupe s’étire un peu, chacun-e allant à son rythme. Arrivé-e-s au sommet, magnifique panorama, parfois enveloppé par un ballet de nuages. On sort une petite veste et le pique-nique. Souvent, en haut des sommets du Diemtigtal, on découvre une boîte métallique, à l’intérieur de laquelle se trouve une bible et un cahier. Sur une de ses pages, nous exprimons notre gratitude.
Descente par le même chemin, pause bain de pied dans un torrent, bien appréciée.
La boucle est bouclée… Nous retrouvons les bonnes glaces, les fromages et les saucisses dans les frigos devant la ferme. Nous avons tous bien du plaisir à montrer solidarité et reconnaissance envers les paysans de montagne et nous apprécions beaucoup ces produits locaux d’excellente qualité.
Merci Agnès pour cette magnifique journée.
Cristel

Dimanche 11 juillet 2021 – Mäggisserehore 2347 m
Je devrais vous raconter qu’après un déjeuner dans la bonne humeur, le groupe se répartit dans les voitures et roule jusqu’à Springenboden. Que la randonnée débute à 8h50 avec un temps qui promet d’être magnifique. Mais là je regarde cette équipe qui attaque la première côte et ce que je vois, c’est l’amitié développée ces derniers jours qui transpire déjà. Comme à chaque fois, chacun prend son rythme et des duos ou des trios se forment. Les discussions et les éclats de rires commencent.
Quel bonheur.
Nous nous arrêtons vers une jolie fontaine et Agnès, notre merveilleuse et appliquée guide, commente un panneau et nous indique qu’on est sur la terre des lutteurs. Qu’ici un parcours leur est dédié. Et de nouveau des rires et des blagues.
Qu’il fait bon être là.
Il faudrait que j’écrive qu’après une traversée de forêt, nous entamons un bout sur le bitume et que nous sommes interrompus dans notre élan, juste à côté d’une ferme, par un tracteur qui déverse du purin dans les champs bordant la route. Pourtant ce qui me frappe c’est la joie qui règne. Chacun y va de son commentaire et les sourires sont sur tous les visages.
Quel plaisir.
Là je sens que la montagne nous gagne et que déjà elle transmet ses bienfaits.
Que la montagne est humble.
La montée se fait à travers des paysages majestueux, des pâturages où les vaches sont reines, des cascades qui nous appellent à la trempette.
Que la montagne est belle.
Je regarde devant et je devine les discussions qui prennent une forme plus personnelle. Je me retourne et les groupes à l’arrière sont dans la même dynamique.
Quel pouvoir cette montagne.
La suite devrait ressembler à la narration de notre ascension sur un chemin parsemé de grosses pierres et l’incroyable fierté d’atteindre le sommet à 2347 mètres d’altitude, le Mäggisserehore, après plus de 3h30 de marche et 1000m de dénivelé. Là, j’écoute notre aîné qui partage avec passion et fougue ses connaissances sur les sommets qui nous entourent.
Que la montagne est généreuse.
Un 360 degrés vertigineux. Eiger Mönch Jungfrau pour les plus connus. Par temps plus découvert on pourrait même apercevoir notre Chasseral. Après une pause repas où chacun se repose à sa façon, nous entamons la descente. Il pourrait n’y avoir rien à conter puisque l’itinéraire retour est le même que celui emprunté à l’aller. Mais je suis surprise de constater que rien n’est pareil. L’angle est différent et tout semble nouveau à découvrir. Je remarque aussi que mes compagnons marcheurs ressentent le besoin de vivre un moment de solitude. Prendre un peu de cette montagne pour soi.
Que la montagne est ressourçante.
Nous nous approchons de la fin de notre incroyable randonnée après une descente de 2h30 environ. J’ai envie de marcher à reculons pour faire durer le plaisir et même qu’il ne s’arrête jamais.
Que la montagne est envoûtante.
Après une pause méritée sur la terrasse d’un restaurant, nous nous séparons avec émotion et la promesse de se revoir…
Que la montagne est rassembleuse…
Sandrine