La rando du Val Bedretto mutée en « Val Ferretto »

PARTICIPANTS : Sandrine Crelier, Fabrice Briot, Xavier Bédat, Tiziano Scolari, Nicole Spörri, Yves Meyer, Pascal et Valérie Cassecuelle et Michel Stauffer, chef de course

La randonnée à ski, planifiée les 3, 4 et 5 mars 2023 et qui devait se dérouler dans la Val Bedretto au pied du Nufenen aurait pu se transformer en cauchemar car manque de neige. En effet, lors d’une dernière reconnaissance trois jours avant la course, l’absence de neige de fond et le peu de neige tombée durant la nuit et qui a rapidement fondu, offrait un décor de sécheresse sur les pentes sud et de la glace avec des cailloux et barres rocheuses sur le terrain nord. Une rapide réflexion sur un projet de plan B pouvait nous conduire sur des régions plus enneigées comme la Vallée de Conches, le Simplon ou le Val ferret. Mais il fallait faire vite. Le principe est toujours de ne pas abandonner ni annuler !
Les approches de parcours se révélèrent trop longues en portage pour la Vallée de Conche et le peu de précipitations neigeuses au Simplon n’assuraient pas une bonne garantie de ski de rando, sinon de longs portages. Grâce à l’assistance de notre président, le plan B du Val Bedretto s’est décidé rapidement et déplacé à La Fouly où les chutes de neige cumulées de l’année ont été les plus importantes. Un plan B simple naissait pour devenir assez vite un plan B trois étoiles.
Ainsi, nous débarquons en transports publics, le vendredi à midi, dans le Val Ferret où nous accueillait un soleil radieux. C’était aussi l’occasion de faire connaissance de quatre membres du club voisin de Delémont qui découvraient cette magnifique région pour la première fois en rando. Pas une minute à perdre, chacun s’équipe en parfait randonneur pour se tester sur les pentes de l’Alpage de La Fouly où une neige de qualité acceptable et des rayons de soleil très chauds nous accompagnaient. Sans surprise, on constate que c’est la « pente du président ». Couteaux recommandés avec exercices parfois périlleux pour franchir les nombreuses bosses et ne pas trop déborder sur les bords non enneigés. Avec une bonne centaine de conversions, chacun comprendra que c’est un bon échauffement pour les jours suivants. Surtout lorsqu’un ski ou un couteau dévale malencontreusement la pente !

Ascension de la Dotze
Le 2e jour débute par une approche plus hivernale de la montagne et une température basse mais avec une excellente neige. Toutes les pentes de N-O à N-E sont bien enneigées. Très rapidement nous quittons l’ombre pour une exposition ensoleillée. Les exercices de la veille et l’usage des couteaux rendent service à tous. On a la confirmation qu’une bonne condition physique et des connaissances techniques élémentaires facilitent les passages les plus délicats, bien qu’il n’y ait rien de dangereux. Nous progressons par la crête de Létemeyre et très vite nous sommes dépassés par un grand groupe de jeunes randonneurs valaisans accompagnés par des guides qui, visiblement, ne manquent pas un instant d’enseigner les rudiments indispensables de la rando à ski.
La progression est rapide pour ce deuxième jour et très vite, nous sommes entourés des sommets connus par plusieurs qui vont des Monts Telliers à la Tête de Ferret en passant par la Pointe de Drône, le Mont Fourchon et le Grand Golliat. A l’approche du sommet nous baignons vite dans un environnement majestueux orné de versants blancs toujours surveillés par l’imposant Mont Dolent et plus tard par les Grandes Jorasses.

Un panorama fantastique récompense les randonneurs. Le temps d’observer quelques audacieux qui descendent les Arêtes des Econduits (!) nous ramènent à notre programme un peu plus simple. Une petite restauration sportive tirée du sac, léger repos et ce sera bientôt l’heure de la descente que certains appréhendent. En effet, on s’attend à des changements de neige, des plaques dures et attention aux cailloux. Finalement, même raides, les pentes sont « avalées » calmement et dans la satisfaction générale.
Le retour au village est encore complété par une belle descente sur les pistes, excellemment entretenues par les spécialistes de la station de La Fouly.

Projet de la Tête de Ferret (la montée à l’A Neuve est impraticable)
Le 3e jour débute un peu plus tôt car le but de la journée est ambitieux et les heures sont comptés. Cela commence toujours par une approche en portage un peu plus longue qui longe la Dranse. L’attaque de la montagne s’effectue plus progressivement que la veille et les couteaux ne sont pas obligatoires. Cette fois c’est le calme complet où nous sommes seuls sur le parcours ; on comprendra pourquoi plus tard. Lentement nous arrivons sur une pente sud appelée La Peule, revers de la montée de la veille, où la neige est molle et où le terrain est parsemé de grandes coulées d’avalanches. Celles-ci remontent à quelques semaines car il n’a pas ou que très peu neigé ces derniers jours. Le spécialiste-président rassure les crainti-f-ve-s en disant que les pentes dangereuses sont « purgées ».

Franchissement d’avalanche

La chaleur et les traversées en portage prennent du temps et de l’énergie… La montée devient pénible pour quelques-uns, surtout par la chaleur. Très vite on remarque que le sommet de la Tête de Ferret devient inaccessible car, dans ces conditions, la descente par le torrent du Merdenson devrait s’effectuer en portage. Rapidement nous prenons la direction de la Dotze par l’arête ouest dans de bonnes conditions. La descente n’a pas posé de problèmes car connue et c’est content et très heureux que les membres du groupe ont rejoint l’Auberge des Glaciers où l’accueil, le service et les repas ont été très appréciés.
Après un bref rétablissement, il était temps se dire au revoir, de reprendre les transports publics, et retourner au bercail. C’est plein d’images magnifiques et de forts souvenirs que tous les membres du groupe se disent à l’année prochaine… au Val Bedretto ! ms