Randonnée à ski dans le Sulztal 10-16.03.24

Participants: Bernard, François, Dominique, Carlos, Steffi et Jean-Charles

Le Sulztal est une vallée collatérale orientale de l’Oetztal, en Autriche. Pourquoi sommes-nous partis une fois encore dans cette direction ? Simplement parce que nous y sommes accueillis avec une gentillesse particulière et que les prestations des cabanes y sont fantastiques. Nous avons séjourné à la Ambergerhütte (2135 m) un endroit qui, par exemple, dispose d’un local un pour sécher habits et chaussures. Celles et ceux qui ont enfilé plusieurs matins de suite des chaussons humides et froids apprécieront.

Au départ cette année, Carlos, fidèle parmi les fidèles de cette semaine de randonnée, Bernard, nouvel arrivé dans le groupe, François et Jean-Charles, tout aussi fidèles que Carlos, et Steffi, la connaissance munichoise rencontrée l’an dernier dans le Safiental. Son partenaire habituel accidenté, elle nous rejoint sur place et passe la semaine avec nous.

Nous quittons Gries en début d’après-midi, dans les restes de la tempête de foehn qui a balayé les Alpes depuis la veille. Grisaille, quelques flocons de neige et rafales de vents résiduelles nous accompagnent le long du chemin qui même à la cabane. Logement dans une belle chambre à 6 lits, même si l’un d’entre nous cherche encore l’étagère sur laquelle il aurait pu poser ses affaires.

Lundi matin, ciel bleu de bleu. De quoi doper l’enthousiasme de la troupe. Nous partons plein sud vers le fond de vallée puis bifurquons vers l’est. Aux environs de 3000 m, nous atteignons le Schwarzenberferner, peu recouvert de neige. Sa traversée vers le nord-est s’effectue sans difficulté et nous attaquons les flancs du Schweizerkogl (ça ne s’invente pas) (3299 m). Il faut sortir les couteaux pour atteindre le sommet où nous bénéficions d’une vue magnifique à 360°. La deuxième partie de la descente s’effectue dans une neige compactée par le vent du week-end et met copieusement les cuisses à contribution.

Schwarzenferner et Alpeinerferner vue du Scheizerkogl

Après l’effort, le réconfort. Comme chaque soir, le repas se compose d’une soupe, d’un buffet de salades, d’un choix entre plat de viande/poisson ou végétarien, spaghetti à la sauce tomate ou bolognaise et d’un dessert ! Après une bonne nuit de sommeil, le petit déjeuner est tout aussi varié et généreux.

Mais ce mardi commence dans la grisaille, pas assez cependant pour entacher notre enthousiasme. Nous voilà partis pour le Kuhscheibenspitz (387 m). Un faux-plat, une belle pente orientée ouest dont la neige gelée nécessite chausser les couteaux puis une longue courbe ascendante qui s’incline vers le sud. La vue n’est pas extraordinaire, mais la neige est bonne. Nous sommes accueillis par un vent soutenu au collet où s’initie l’arête sommitale. Personne n’a vraiment envie de faire les derniers mètres dans ces bourrasques. Nous redescendons donc de quelques mètres pour nous mettre à l’abri, retirons les peaux des skis avant de profiter d’une neige légère sur le chemin du retour.

Retour du ciel dégagé mercredi après la dissipation de brumes matinales, mais un fond de vent du nord bien présent nous rappelle que nous sommes encore bien en hiver. Direction plein sud dans la plaine alluviale avant de franchir un goulet qui ouvre sur un large cirque glaciaire. Juste avant le Sulztalferner, nous bifurquons à gauche et entamons une montée très élégante en nous faufilant dans un élégant vallon ascendant. Les rafales stoppent une fois encore les enthousiasmes à proximité de la croix sommitale de l’Hinterer Daunkopf (3225m).

Les nuages jouent à modifier la forme du soleil sous l’Hinterer Daunkopf

Tout le monde fait le dos rond au vent, regarde une cordée qui a pris l’option sommet, tout en se préparant à redescendre d’un cran en des lieux plus sereins. Et c’est parti pour une descente dans la poudre et dans une neige qui attendait que l’on y imprime les premières traces de godille.

Ciel immaculé au réveil jeudi matin. Nous refaisons la première partie du chemin emprunté la veille mais restons cette fois sur la rive gauche de la vallée. Il a un peu neigé au cours de la nuit. Nous sommes bien contents que des militaires se soient mis en route un peu avant nous dans la même direction. Ils font la trace … puis une pause et me lancent au moment où nous les dépassons : « Chacun son tour ». Ce que je fais avec plaisir car, s’il y en a une bonne couche, elle reste toute légère. Nous remontons ainsi jusqu’à la Wütenkarsattel (3103 m). En face de nous apparaît alors la magnifique Hochstubaihütte, nichée sur un éperon rocheux à 3073 m. La neige ne s’est pas transformée quand nous prenons le chemin du retour. Il suffit de tourner la tête pour que les skis entament le virage. Quel plaisir !

Vendredi, dernier jour, déjà. Encore un soleil sans voile dans le ciel et, à nouveau, quelques centimètres de fraîche tombée pendant la nuit. C’est parti pour la Murkarspitze (3148 m). Pas de vraies difficultés techniques en route, jusqu’au contrefort de la montée finale. Une pente plein sud, à 35° au moins. Compte tenu de la température relativement élevée (proche de 0° à 2800 m), nous renonçons et obliquons vers l’Atterkarjöchle (2970 m), exposé à l’est. Nous ne passerons pas la cote 3000 aujourd’hui, mais la sécurité prime. La montée finale s’avère sportive avec des conversions dans une pente à près de 40° et 50-60 centimètres de neige poudreuse. Ensuite, la descente via un vallon bien abrité tient toutes ses promesses.

De la poudreuse à gogo sous l’Atterkarjöchle

Un au revoir sur la terrasse de la cabane et Steffi nous quitte pour regagner Munich. Nous, nous profitons de la fin de la journée et, une dernière fois, du jeu de cartes qui est monté avec nous à la Ambergerhütte.

Samedi, retour vers la plaine et l’ouest, pleins de souvenirs de neige et de montagne. En attendant le prochain départ.

Dominique Monnin

De gauche à droite Bernard, François, Dominique, Carlos, Steffi et Jean-Charles