Randos à ski de Crans-Montana du 1-3 mars

Chef de course : Michel Stauffer 

Participant-e-s : Corinne, Karine, Valérie, Nicole, Sophie, Gregory  
Pascal, Tiziano,  

Le choix de la région de Crans-Montana pour la rando peut paraître surprenant pour des skieurs-alpinistes habitués aux sorties du CAS. Certes, il existe une quinzaine de parcours balisés de grande qualité qui vont du bleu au noir et qui sont bien fréquentés par les « collant-pipette » ou les débutants. Néanmoins, ce choix s’est avéré judicieux avec les conditions météos de cette fin d’hiver. Dans une autre région, par exemple dans les Alpes valaisannes, le danger d’avalanche degré 3 marqué de ce grand week-end nous aurait obligé à renoncer. De plus, le fait de disposer de parcours balisé est rassurant lorsque le brouillard empêche toute visibilité au-delà de 20 m ! 

L’arrivée à la gare du funiculaire SMC rassemble tout le groupe, enthousiaste malgré la pluie. Nous accueillons des participants de la section CAS Jura et CAS Delémont qui font rapidement connaissance et c’est dans un excellent état d’esprit et de curiosité qu’ils se préparent à découvrir la première étape. 
 
1er jour : Aminona jusqu’au Petit Mont Bonvin 

Il n’y a pas de surprise et le premier kilomètre s’effectue à pied en portage de ski. Pas trop grave car on distingue – difficilement – les premiers flocons de neige de la journée. Le départ s’effectue à un bon rythme à travers l’Aprili qui sera récompensé par une halte-café au Hameau de Colombyre. Heureusement que nous pouvons bénéficier d’une trace car la neige fraîche est lourde. Seul l’homme de tête comprendra ! La reprise de la course ne démarre pas dans les meilleures conditions météos. Il faut rester groupés pour ne pas perdre un membre du groupe. L’arrivée au pied du Petit Mont Bonvin marque le signal de la réflexion : poursuivre l’objectif ou plan B.  

La décision est rapidement prise lorsqu’il sonne 16 heures à l’horloge. Nous reviendrons demain car il faut compter encore une bonne heure pour atteindre la Cabane des Violettes. C’est le moment d’une descente, qui ravi tout le monde, et deux transitions que déjà il faut remonter le vallon des Taules pour atteindre la cabane vers 17h15. Dans ces conditions, chacun se réjoui de se rétablir et prendre possession des chambres. Ce qui fût bien facile car seul le CAS Jura occupait les lieux. Le moment de détente autour d’une fondue a clos cette première journée avant que tous retrouvent très vite le chemin du repos nocturne.   

2e jour : Cabane des Violettes jusqu’au Petit Mont Bonvin par l’Alpage de Colombyre-Pra Baron 
C’est une journée magnifiquement ensoleillée qui débute. Chacun se réjoui et enfin on peut sortir les appareils de photo et faire la traditionnelle leçon de géographie. En effet, de ce lieu, nous pouvons apercevoir les Alpes valaisannes du Dom des Mischabel jusqu’au Mont Blanc en passant par le Weisshorn, le Cervin, la Dent Blanche, le Mont Blanc de Cheilon, et le Grand Combin, un véritable panorama. Toutefois, la bise pousse des nuages et des bancs de brouillard inquiétant plonge les vallons dans l’inconnu. 

C’est décidé, bien qu’il soit prévu de faire le Col de la Roue et le Trubelstock, nous n’irons pas là où le brouillard nous a précédé dans les vallons mais reprendrons la montée au Petit Mont Bonvin. Une montée relativement aisée à travers les derniers mélèzes nous amène au domaine de la Tza où nous bénéficions d’une petite pause pour ensuite « grimper » à ski au Petit Mont Bonvin. Là-haut la bise nous accueille et nous apercevons le Trubelstock, le Wildstrubel et le Grossstrubel entourant la Plaine Morte. Les conditions pour y accéder ne semblent pas idéales car aucune trace de randonneurs n’y conduit. C’est le temps de se déplacer sur la Terrasse de la Vache Noire pendant que Gregory et Pascal effectuent une descente sur les flancs du Mont Bonvin. Après le repas pique-nique, nous effectuons une belle descente jusqu’à Cabane de Bois. La transition effectuée et nous remontons aux Violettes pour prendre un peu d’altitude et ainsi pouvoir atteindre la célèbre piste Nationale. Hélas, la neige difficile, transformée, ne donne pas les meilleures sensations de ski. La plupart des participants pourront quand même tester le « tobogan » – stade d’arrivée des courses de ski de Montana. De là, le bus nous conduira à l’Auberge de Jeunesse – car la Cabane n’était pas libre – pour un excellent repas et une deuxième nuit bien méritée. Entredeux, notre présence à Crans-Montana valait bien la peine de déguster l’apéritif avec le Vin de l’A, cave d’Ollon-sur-Sierre et sur la Commune de Crans-Montana. 


 

3e jour : Crans-Montana jusqu’à Bella-Lui  

Les prévisions météos du dimanche pour le parcours prévu à Plaine Morte par le Vallon de la Tièche étaient mauvaise. Une dégradation annoncée pour l’après-midi nous aurait mis dans une situation délicate quant au foehn et aux avalanches. Le choix d’une montée à Bella-Lui (2543m) à travers les pâturages de Corbyre et Chetzeron ne se discute pas. Les conditions d’enneigement du départ sont juste suffisantes mais la montée nous réserve de belles surprises. Surtout l’arrivée à Chetzeron où nous pouvons apercevoir, entredeux nuages, le Wildhorn, le Schniderhore et le Gletscherhore – nom d’un célèbre fromage. Arrivé à l’Hôtel de Chetzeron, le groupe a pu savourer le café et les croissants devant la cheminée. Pour certains c’était la première fois qu’ils faisaient une pause dans un cinq * lors d’une rando du CAS. La météo nous pousse à l’extérieur pour les deux dernières heures de montée. 

Malgré le meilleur choix possible de la trace, nous étions très tôt exposés au foehn qui renouvelait de force. Chacun dû lutter pour ne pas suffoquer et risquer de chuter. En position de bordure – chez les cyclistes – nous pûmes réduire les effets. Les souvenirs de la théorie des rouleaux propre aux phénomènes du foehn se sont vite révélés. 

Dans ces conditions, l’urgence nous conduit dans le premier abri qui n’était autre que la station amont des télécabines de Cry d’Er où les cabines avaient été décrochées pour causes de rafales à plus de 90 km/h. La transition était rapide et la redescente aussi pour retrouver le calme à l’heure du pique-nique. Les frayeurs sont ainsi vite oubliées. Les discussions passent en revue les nombreux changements de temps et les sommets que nous n’avons pas pu atteindre. Peu importe, chacun se dit très satisfait des trois jours et surtout de la belle ambiance qui a régné dans le groupe. Bravo à toutes et tous.  

Michel