INITIATION SKI DE RANDONNÉE

Dates : 19 janvier / 2 février / 28 – 30 mars

Participant.e.s : Fred, Gigi, Loïc, Maryline, Méline, Yannick, Emilien, Seb

Chef.fe.s de course : Delphine, Patrick, Antoine, Raphaël

Sommets :

  • 19 janvier : Bodezehorn
  • 2 février : Galmschibe
  • 28 mars : Walliser Wispile
  • 29 mars : montée du Lauenensee à la Geltenhütte
  • 30 mars : Arpelistock (depuis la Geltenhütte)

Initiation au ski de randonnée, épisode 1 : baptême dans le Diemtigtal

Dans le petit parking de Fildrich, tout au fond du Diemtigtal, une poignée de skieurs matinaux s’affairent autour de leurs coffres ouverts. À l’horizon, le soleil s’étire tout doucement au-dessus du Männliflue, perçant ainsi le froid cristallin de ce matin de janvier. Sur les visages se lit un mélange d’excitation et de tension. Quelques instants plus tard, le cirque de montagne qui sert de frontière entre le Diemtigtal, Adelboden et Zweisimmen se met à résonner de ce crissement qui s’échappent des skis lorsque les peaux de phoque glissent sur la neige. Pour beaucoup dans le groupe, cette sortie est une première. Une sorte de baptême dans la cathédrale naturelle et enneigée que leur offre aujourd’hui le Diemtigtal. Les conditions sont parfaites et, rapidement, le stress des premières fois s’efface pour laisser la place à des regards entendus : on est là où on doit être, ni plus, ni moins.

Silencieuse pour éviter de troubler le calme des alentours et après une petite heure d’effort, la colonne arrive en bas de la première pente. Quelques centaines de mètres à la verticale au-dessus se dresse le Bodezehorn. Les premières conversions sont hésitantes et imprécises, le temps de trouver le rythme et le bon enchaînement de mouvements. Toujours ensemble, le groupe progresse doucement mais sûrement. En début d’après-midi, après un dernier virage, le panorama se dégage soudainement. Le sommet est atteint. Vient alors le moment d’enlever les peaux et de redescendre.

Sur le petit parking de Fildrich, tout au fond du Diemtigtal, la tension a définitivement quitté les visages. À la place, des sourires et des yeux qui brillent. Déjà on parle de la prochaine sortie, on imagine les sommets futurs et on se prend à rêver de virages infinis dans la poudreuse.

Initiation au ski de randonnée, épisode 2 : « on est pas bien là ? »

Ding. Une nouvelle notification. La 156e de la journée. Mais contrairement aux 150 premières, celle-ci fait sourire : « J’espère que vous avez bien récupéré de notre première journée d’initiation et que vos exercices de conversion dans le salon se passent à merveille ! À dimanche sous un soleil radiaux ! » Quelques jours après ce message, le groupe fraîchement baptisé aux conversions délicates et aux virages poudreux se retrouve sur le même parking que quinze jours auparavant. Mais cette fois-ci, cap à l’ouest sur le Galmschibe, qui culmine à 2125 mètres. Le froid mordant que l’on pourrait s’attendre à rencontrer en ces premiers jours de février a laissé la place à des températures plus printanières. Parce qu’il faut ce qu’il faut et une fois les consignes de sécurité données, la sortie commence avec le traditionnel exercice de conversions, histoire de voir qui se rappelle de quoi et, surtout, qui a pratiqué dans son salon les jours précédents, au risque d’abîmer parfois une partie du patrimoine familial…

Quelques heures (et plusieurs dizaines de conversions) plus tard, la colonne rejoint l’une des bergeries d’été de Chilei. Vides et silencieux, posés sur un flanc de montagne qui offre une vue panoramique sur tout le Diemtigtal, les lieux invitent à la contemplation. Face à la beauté sobre et naturelle qui se déroule devant eux, les plus courageux se rêvent en bergers de montagne, troquant le stress du quotidien contre une vie simple et sereine. « On est pas bien là ? » Personne ne répond, tout le monde est d’accord. Il est des endroits dans le monde où les mots sont superflus, celui-là en fait partie.

Parce qu’il faut ce qu’il faut, le temps de repartir est venu. Après un nouvel exercice de sécurité où l’utilisation de la sonde, de la pelle et du détecteur de victime d’avalanches sont mis à rude épreuve, une partie du groupe s’élancent vers le sommet. Le soleil tape, il fait chaud. Trop chaud pour la saison, il va falloir s’y faire. La neige transforme vite, faisant fondre à vue d’œil l’espoir de virages poudreux et profonds que les premières heures de la journée laissaient entrevoir. Pas grave, il y en aura d’autres. De retour au parking, les mêmes sourires et les mêmes yeux qui brillent s’installent sur les visages. Nouvelle sortie, nouvelle réussite. Le groupe prend place dans les voitures et, en jetant un dernier coup d’œil aux montagnes (presque plus) enneigées du Diemtigtal, lâche un dernier sourire : cette fois c’est sûr, il faudra revenir.

Épisode 3 : du ski de randonnée… mais pas que !

« Trois jours de sortie, une nuit en cabane et un sommet à 3000 mètres situé sur la frontière entre les cantons de Berne et du Valais. » Ce menu, gastronomique si ce n’est étoilé, est celui qui était censé mettre un point d’orgue sur l’édition 2025 de l’initiation au ski de randonnée du CAS Jura. « Était censé » car la réalité fut bien plus savoureuse, pour ne pas dire pimentée, que ce simple intitulé… Pour être absolument exact, il aurait fallu renommer les choses ainsi : « Trois jours de sortie, des rivières à franchir, une solide indigestion, une montée en cabane au GPS, de la charcuterie frelatée, des virages somptueux. » Mais évidemment, on ne pouvait pas le savoir avant de l’avoir fait.

Jour 1. Sortie de l’autoroute direction Zweisimmen. « Euh… c’est normal qu’il n’y ait pas du tout de neige ? » Les chef.fe.s de course du jour échangent un regard. « Ouais t’inquiète. La neige, on va la trouver. » Ok. On fait confiance.

Jour 1. Hameau de Hintersee. Les chef.fe.s de course avaient raison (comme d’hab), on a trouvé la neige. Enfin, il faut le dire vite. Les premières heures de montée ressemblent plus à un duathlon ski-marche qu’à du véritable ski de randonnée. Mais qu’importe. Le groupe est ravi d’être là et ce n’est pas un peu de boue et d’herbe qui va gâcher la journée.

Jour 1. Walliser Wispile. Le petit sommet du jour est atteint, tout en douceur. La neige est bonne et les dix premiers virages sont tout simplement somptueux. Avant d’entamer le reste de la descente, il est temps de voir grâce à un exercice « en conditions réelles » si les consignes de sécurité et la manipulation des DVA sont digérées.

Jour 1. Sur le chemin du retour. Parce que ce serait trop facile de « juste » monter au sommet et de « juste » redescendre du sommet et fonte des neiges oblige, le groupe se frotte à quelques franchissements de rivières ski sur le dos afin de pouvoir rejoindre la voiture.

Jour 2. Auberge de Lauenen. Brouillard. Pluie. Brouillard. Pluie. La journée démarre plus doucement que prévu : il faudra attendre avant d’entamer la montée jusqu’à la Geltenhütte. Dans l’intervalle, les röstis de la veille ont eu raison d’un estomac qui marque la fin de l’aventure pour son propriétaire.

Jour 2. Montée à la Geltenhütte. Sous la pluie et la neige, dans un brouillard à couper au couteau, le groupe se dirige vers la Geltenhütte. La neige fraîche qui tombe depuis la nuit dernière a recouvert toutes les traces. On dit merci au GPS.

Jour 2. Geltenhütte. Pendant qu’une moitié tentait malgré tout de chasser les virages, l’autre est arrivée à la cabane. Les étendoirs à linge et les bords de poêle à bois sont pris d’assaut, histoire de faire sécher un maximum de choses en prévision de l’ascension de l’Arpelistock du lendemain. On sort le jeu de cartes, la vie est belle.

Jour 3. Geltenhütte. Peu après, 7h30, le groupe s’élance. Les premières conversions permettent d’atteindre un plateau bordé de sommets enneigés. Quelques efforts plus tard, le soleil perce à travers les nuages et vient éclairer 30 cm de neige fraiche, tombée ces derniers jours. Les choses s’annoncent plutôt bien. Confiant, l’un des membres du groupe estime que c’est le bon moment pour manger deux gendarmes.

Jour 3. Arpelistock. Le groupe arrive au sommet. La vue sur le Valais et le glacier de la plaine morte est imprenable et la descente s’annonce tout autant mémorable.

Jour 3. Descente sur le Lauenensee. Soleil, poudreuse, neige vierge. Le combo parfait pour la dernière descente de cette cuvée 2025 de l’initiation au ski de randonnée. Le moment est hors du temps.

Jour 3. Lauenensee. Après une pause à la Geltenhutte pour l’un des membres, histoire d’évacuer les gendarmes qui lui tordent le ventre depuis quelques heures, le groupe se rassemble sur le parking du Lauenensee. C’est le moment de se dire au revoir, ou à bientôt. En fait non, il faut marquer le coup. Direction l’auberge de Lauenen pour une dernière bière… et pour commencer à préparer les sorties de l’hiver prochain !