Catherine, Cristel, Delphine, Lydie, Carlos, José, Jean-Bernard et Xavier
8h40, Kandersteg, café dans une tasse à moitié vide pour les livides ayant vidé leur lit à 5h00. Notre minibus s’engage dans une minimontée maxiraide. Zum Glück, notre Fahrer demeure les yeux rivés sur ses hôtes jurassiennes assises à la place des morts. Notre autochtone s’octroie une halte pour faire découvrir tous les charmes du Gasterntal et de leurs cabanes visiblement invisibles.
La petite montée de 5 heures à pied chemine dans les méandres sinueux d’éboulis tortueux. Troquer notre JB pour un gibier comme guide, un bouquetin nous montre la voie. Dans nos voix, 3 mantras pour ne pas dérocher : Gaine, Respire, Monte les pieds. Toutefois, d’intraitables Jurassiens s’essaient au lancer de la pire pierre d’Unspunnen.
Pas démontés par une si lente montée lancinante sur glacier, nos trois cordées sont accueillies par le commis et ses Schoggi à la Mutthornhütte. Une fois nos affaires éparpillées tout autour de la cabane, direction les discussions en terrasse ensoleillée (ou terrassé par le sommeil). Deux de nos éclaireurs tentent d’allumer nos lanternes quant à l’heure du souper, n’ayant pu choper l’information malgré une longue discussion, ils nous ramènent des chopes de bière. Bien mangé, bien discuté, nous jouons des coudes pour recevoir un massage, message reçu pour l’automassage… mais sages et déçus. Remis de l’annonce du réveil à 4h00, nous nous remisons sans plus tarder.
Levés, déjeuner, préparés, nous partons aux aurores. Nos 3 cordées sans discorde contournent le Tschingelhorn pour être accueillies par une tente et son petit avion (car autant profiter de la neige avant que le réchauffement climatique ne s’accentue). Au pied du couloir final, nous sortons nos piolets et entamons le final push. Notre guide met un point d’orgue à faire une trace hâtive pour sa 3ème tentative. Petite partie de varappe, soudain, succède le sommet, nous profitons d’un temps radieux pour demander ein Foto von uns, bitte aux groupes ayant profité de nos escaliers, voire tranchée selon le traceur ou tracteur.
Une fois nos cordes démêlées, nous entamons la redescente. Celle du couloir encombré se fait sans encombre, hormis la volonté de s’acheter un casque d’une nouvelle couleur. La redescente par le Lötschental s’effectue volontiers de manière volontaire (ou non) entre glissades sur pied, sur les fesses. Pause méritée à midi après une recherche de LA pierre, puis marche via Fafleralp avec son brusque retour à la réalité. Aux anges mais pas en odeur de sainteté, nous sentons l’humanité et privatisons aisément quelques places dans le bus. Discussions entre bâillements, nous nous séparons à Kandersteg dans une dernière accolade empreinte de souvenirs et sourires.
Xavier Monin